La FCPTS propose aux CPTS participantes aux Journées Nationales des CPTS les 9 et 10 octobre 2024 à Tours de mettre en avant une action, un projet, lors de cet évènement à travers un poster numérique qui sera affiché sur des écrans pendant l’évènement et sur le site de la FCPTS.
Céline Joffroy & Jean-Paul Mir le 5 aout 2024
Les échanges avec le Dr Tancredi et la formation à l’utilisation du dispositif de mesure de la glycémie interstitielle nous sont apparus stimulants. Des capteurs ont été proposés aux professionnels participants. Notre expérience avec ces capteurs, les interfaces logicielles, les échanges qui ont suivi ont été riches. Utiliser soi-même un capteur nous a donné plus de compétences pour présenter le dispositif au patient, ou utiliser les données discutées parfois lors de nos RCP avec le Dr Tancredi. Il a permis à chacun d’avoir un aperçu de ses propres variations de glycémie, renforcé ou amélioré ses propres pratiques. L’intérêt et l’adhésion des étudiants présents ont été immédiats.
Perspectives en soins primaires
Vers un protocole MSP de Bar, ESP de Mussy :
Il nous est apparu stimulant de prolonger cette formation et d’explorer ensemble les possibilités offertes par ces capteurs. La limite du coût (environ 40 euros) du dispositif hors des indications où il est pris en charge par la sécurité sociale est apparue une limite frustrante. La CPTS nous donne les moyens financiers de prolonger de façon autonome cette expérience. Pour aller plus loin qu’une utilisation dispersée nous avons formalisé un protocole (discuté sur la MSP le 11 juillet autour du rôle des infirmières Asalée et IPA). Ce protocole dépasse dès son origine la MSP puisqu’il peut s’appliquer dès maintenant sur Mussy et aussi Saint-Parres. Au premier août, 25 situations patients ont été incluses, tracées dans les dossiers.
Nos objectifs à priori :
- Renforcer la collaboration, valoriser les compétences disponibles (exercice Asalée) et les compétences.
- Faciliter l’appropriation du dispositif Freestyle et de ses possibilités par les Professionnels de Santé (PS) du territoire eux-mêmes.
- Permettre l’appropriation du dispositif par les étudiants (internes, etc.).
- Repérer les hypoglycémies.
- Prévention : Rendre visible l’hyperinsulinisme, soutenir l’Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) chez les patients ayant un syndrome métabolique ou diabétiques. Patients en amont d’une HDJ, si approprié et validé en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) etc.
Un bon recueil des usages (apports et limites) structuré informatiquement nous permettra de valoriser sous forme de publications, d’articles, comme de contribuer aux ACI (Accord Conventionnel Interprofessionnel demandé pour prétendre à la rémunération de la CPTS). Un travail de thèse en cours de définition est envisagé par une de nos internes.
Hors MSP sur le territoire
Il est possible de fournir des capteurs aux professionnels de santé (PS) eux-mêmes. Plusieurs PS ayant expérimenté ces capteurs ont été enthousiasmés et bluffés par l’expérience. Toutes les propositions d’utilisation sont bienvenues, à condition qu’elles incluent un retour détaillé sur les situations d’usage, les avantages et les limites rencontrés.
Perspectives en EPHAD
La population en EHPAD est très fragile et nécessite une attention particulière, notamment en raison des risques de surtraitement et de iatrogénie avec les traitements pourvoyeurs d’hypoglycémie. La lutte contre les hypoglycémies est cruciale, car elles augmentent le risque d’événements cardiovasculaires, de chutes, de fractures, de déclin cognitif et de mortalité. Les hypoglycémies sont souvent asymptomatiques ou atypiques, et les glycémies capillaires ne permettent qu’une vision instantanée du profil glycémique, rendant leur détection difficile.
La résidence Le Parc du Château fait de la prévention un pilier fondamental. Une politique de prévention contre les déchirures cutanées et les escarres a permis de réduire le budget consacré aux pansements et de financer des capteurs FreeStyle hors AMM depuis novembre 2023. L’utilisation des dispositifs de surveillance continue du glucose (SGC) a été généralisée à tous les résidents diabétiques.
Les premiers résultats montrent un impact très positif sur la prise en charge. La gestion du diabète repose sur une stratégie globale et une collaboration étroite entre le personnel soignant. Les courbes glycémiques sont analysées par une équipe pluri-professionnelle (médecin coordonnateur, IPA, IDE, avec l’endocrinologue en RCP à la MSP de Bar-sur-Seine en cas de difficulté d’ajustement). L’adaptation des schémas insuliniques a permis d’équilibrer l’ensemble des résidents sous insuline, prévenant ainsi les complications aiguës. De plus, l’analyse du profil glycémique sur 24 heures a amélioré la détection des hypoglycémies asymptomatiques, aidant à comprendre et à remédier à certaines situations comme les troubles du comportement, les chutes, la fatigue diurne, la perte d’autonomie fonctionnelle et le déclin cognitif.
Conclusion au 5 aout 2024 :
Ces premières impressions montrent des perspectives positives, tant en soins primaires qu’en EHPAD, soulignant l’importance d’une approche collaborative et bien coordonnée pour la gestion du diabète. Ces premiers éléments nous encouragent à poursuivre cette expérimentation et à la structurer nos données données (protocole MSP etc. ).
